Association Guy Lévis Mano

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Le travail de GLM se veut toujours une interprétation typographique du texte

GLM a senti le texte dans sa matérialité typographique, il a recherché la meilleure place pour le mot dans la page, le caractère le mieux adapté à la voix de l’auteur. Au fil du temps, il a épuré son style typographique pour approcher cette extrême simplicité où seuls le dessin d’un caractère et le blanc de la page dialoguent dans le seul but d’offrir à l’œil un confort de lecture où sans artifice l’esprit peut échanger avec la voix de l’auteur.

Yves Prié, in GLM, 2006 (extrait).
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Dans son antre de la rue Huyghens tapissé de livres, de casses, de paquets, je le revois penché au-dessus de sa presse, observant les mouvements de sa machine. Je le revois aussi peinant sur la composition d’un titre. Il rassemblait une dizaine de feuillets fraîchement tirés, les disposait sur une table ou sur le sol et vous demandait de sélectionner le meilleur. La plupart paraissaient harmonieux, satisfaisants. GLM hochait la tête. Le regard impitoyable il scrutait chaque ligne, critiquant un caractère trop gris ou trop encré, la disproportion d’une lettrine, le tremblement d’une capitale, le déséquilibre d’une marge, l’épaisseur ou la fragilité d’un corps. Éliminant une épreuve après l’autre, il n’en gardait qu’une seule ; ou bien il recommençait le tout. On finissait par voir à travers son œil, reconnaître l’œuvre la plus achevée. Serviteur de la poésie des autres, je l’ai vu amoureux de ces poèmes si attentivement choisis. Savourant chaque parole, pénétrant le texte, brûlant de lui donner forme, il s’efforçait de lui offrir le soutien, l’architecture et l’espace d’une typographie complice. C’est à ces moments-là, je crois, qu’il était le plus heureux, dans le labeur de ce qu’il appelait « ses mains méticuleuses ».

Andrée Chedid, in GLM, Fata Morgana, 1982, p. 88.


Guy Lévis Mano devant son pupitre en train de composer…


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